Saison 2023-2024

Autour des 4 Saisons – Antonio Vivaldi

Vendredi 12 Avril 2024 – Salle O. Messiaen – Grenoble

Séance 1Séance 2
Séances Scolaires10h4514h30
Tous Publics19h30

 

Probablement l’œuvre pour violon la plus connue du répertoire. Ces quatre concertos pour violon n’ont pas vieilli en 295 ans. Chaque saison, composée de trois mouvements, plongeant le spectateur dans des paysages, des humeurs, au cœur des éléments de la nature, représentatives du Printemps, de l’Eté, de l’Automne, de l’Hiver. Pour Mon P’tit Concert, un texte écrit spécialement pour le public alimente ces magnifiques envolées virtuoses, pour entrer dans le monde de la musique tantôt joyeuse, tantôt dramatique d’Antonio Vivaldi. Ce p’tit concert sera l’occasion de créer une histoire autour des passages emblématiques des 4 saisons.

  Autour des 4 saisons, d’Antonio Vivaldi.
  Effectif : 1 violon solo / 4 violons / 2 altos / 2 violoncelles / 1 contrebasse / 1 clavecin

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L’œuvre : Les 4 Saisons, d’Antonio Vivaldi

Les Quatre saisons sont une suite de quatre brefs concertos pour violons écrits vers 1720. Chaque saison comporte 3 mouvements et dure environ 10 minutes, c’est l’une des œuvres musicales les plus populaires jamais composées. Et pour cause, cette œuvre concentre tout le génie de la musique de Vivaldi ! Des mélodies lancinantes ou bondissantes, de superbes passages très imagés, décrivant l’orage, la prairie, la tombée de la neige….

Vivaldi a écrit des sonnets pour décrire chacune des saisons. Sur la partition, le compositeur y précise les correspondances avec les poèmes, allant même jusqu’à décrire certains détails (oiseaux, pluie …)

  Le Printemps : Débutant par le chant des oiseaux, mondialement connu, le Printemps entame la première saison dans un rythme enjoué. S’en suit l’orage, qui couvre l’air d’un manteau noir, laissant éclater le tonnerre dans une envolée virtuose du violon. Puis le calme revient, laissant deviner le berger, avec son chien fidèle à ses pieds, sous le firmament brillant du printemps.

  L’Été : La chaleur écrase l’homme et son troupeau. La tourterelle, le chardonnet chantent en cœur, puis l’orage d’été, puissant, animé par un violon virtuose, éclate dans la prairie. Le ciel tonne et fulmine et la grêle coupe les épis et les tiges.

  L’Automne : La récolte est bonne, la liqueur de Bacchus enivre nos personnages. S’en suit un doux sommeil. Puis le chasseur, ragaillardi, emmené par les violons, part à la chasse. Les rythmes s’accélèrent, la bête est repérée et tente de fuir, mais rien n’y fait… Le chasseur aura raison d’elle.

  L’hiver : Il fait froid. Les violons et le clavecin, au son d’une musique répétée, pressante, crescendo, nous font trembler et claquer des dents. Puis, réchauffé auprès du feu, le berger reprend sa route à pas lents, de peur de tomber. Au son de la glace, il accélère et entreprend de courir de peur que la glace ne rompe et ne l’emporte dans l’eau gelée. Sauvé, le narrateur brave les vents en guerre. Vivaldi conclue : « ainsi est l’hiver, mais tel qu’il est, il apporte ses joies ».

Antonio Vivaldi

Imaginez-vous dans la peau d’un compositeur si célèbre qu’il en devient une attraction touristique. Des inconnus vous abordent et vous demandent de leur écrire une pièce en souvenir de leur passage dans votre ville. Ce musicien, c’est Antonio Vivaldi (1678-1741), l’un des géants de l’ère baroque.

Vivaldi a connu des rois et des princes, et a même joué du violon devant le pape à deux reprises. Après sa mort, bizarrement, sa musique a été oubliée pendant deux siècles. Elle n’a été redécouverte qu’au milieu du XXe siècle. Le compositeur italien jouit désormais d’une immense popularité, semblable à celle qu’il a connue de son vivant. Tâchons d’en apprendre davantage sur cet homme remarquable et l’époque à laquelle il a vécu.

Antonio est issu d’une famille nombreuse. Il avait quatre frères et quatre sœurs. On sait peu de choses de son enfance, hormis le fait que dès l’âge de quinze ans, il a entrepris des études menant à la prêtrise. Ordonné prêtre en 1703, il n’a toutefois dit la messe qu’en de rares occasions. On le surnommait « le prêtre roux » à cause de sa chevelure flamboyante. Vivaldi était atteint d’un mal qu’il appelait une « étroitesse de poitrine », et qui porte aujourd’hui le nom d’asthme. Néanmoins, ses problèmes de santé ne l’ont pas empêché d’apprendre le violon et la composition, et de mener un grand nombre d’activités musicales. On ne lui connaît pas d’autre professeur que son père, avec qui il lui arrivait de jouer du violon à l’église.

En 1703, Vivaldi est devenu professeur de musique à l’école de l’Ospedale della Pietà (Hospice de la Charité), appelée ainsi parce qu’elle était rattachée à un hôpital. La renommée musicale de la Pietà était si grande que Vivaldi y gagnait dès le début deux fois plus que son père, lequel travaillait pourtant à Saint-Marc, l’église la plus importante de la ville.

Vivaldi a passé presque toute sa vie professionnelle à la Pietà. Il y a écrit des centaines de compositions orchestrales et chorales pour les jeunes filles de l’orphelinat. Après 40 ans de service, Vivaldi a quitté la Pietà pour aller à Vienne, où il devait travailler pour un ami de jeunesse devenu l’empereur Charles VI. Mais celui-ci est mort subitement, victime d’un empoisonnement alimentaire, et personne d’autre à Vienne n’a voulu de Vivaldi.

Le compositeur a lui-même succombé l’année suivante, le 28 juillet 1741, à une inflammation interne, ce qui pouvait avoir bien des significations à l’époque. Il a été enterré dans le plus grand dénuement. L’emplacement de sa tombe a été perdu; ses restes reposent probablement sous un centre commercial ou une tour à bureaux.

 

La Musique

Compositeur typique de l’ère baroque, Vivaldi affectionnait les effets musicaux étincelants : grands bonds d’un registre à un autre ; descriptions sonores de phénomènes naturels comme les tempêtes, le vent, la pluie ; simulation de chants d’oiseaux ; contrastes marqués entre le fort et le doux, ou opposition entre l’orchestre au complet et un instrument solo ; gammes qui montent et descendent comme des montagnes russes.

Il convient de noter qu’à son époque, les gens ne s’intéressaient qu’aux dernières créations musicales, tout comme les amateurs de musique pop de nos jours. Il fallait donc produire à un rythme frénétique. Vivaldi a écrit énormément – plus de mille pièces en tout ; il se targuait même de composer plus vite qu’un copiste ne pouvait transcrire sa musique ! Il a produit autant que Bach et Haendel réunis.

Mais plus au nord, en Allemagne, Georg Philip Telemann a composé encore plus d’œuvres que lui.

Aujourd’hui, on se souvient surtout de Vivaldi pour ses nombreux concertos pour violon – plus de 200 en tout. Mais il en a écrit plus encore (environ 500) pour d’autres instruments : mandoline, viole d’amour, hautbois, flûte à bec, basson, violoncelle, cor, flûte et trompette. Leur variété est presque infinie! Il est clair que la musique hantait non seulement l’esprit de Vivaldi, mais aussi chaque fibre de son être. Ses concertos pour violon des Quatre Saisons demeurent incontestablement ses plus célèbres.

Concerto no 1 en mi majeur, op. 8, RV 269, « La primavera » (Le Printemps)

  • Allegro, en mi majeur,
  • Largo, en do dièse mineur,
  • Allegro, en mi majeur

Concerto no 2 en sol mineur, op. 8, RV 315, « L’estate » (L’Été)

  • Allegro non molto – Allegro, en sol mineur
  • Adagio – Presto – Adagio, en sol mineur
  • Presto, en sol mineur

Concerto no 3 en fa majeur, op. 8, RV 293, « L’autunno » (L’Automne)

  • Allegro, en fa majeur
  • Adagio molto, en ré mineur
  • Allegro, en fa majeur

Concerto no 4 en fa mineur, op. 8, RV 297, « L’inverno » (L’Hiver)

  • Allegro non molto en fa mineur
  • Largo, en mi bémol majeur
  • Allegro en fa mineur

Quelques extraits