14 Février 2025 – Salle O. Messiaen – Grenoble

Séance 1Séance 2Séance 3
Séances Scolaires9h30 (Maternelles – CP) (complet)10h45 (tous niveaux)14h30 (tous niveaux) (complet)
Tous Publics19h20h30

Le Carnaval des Animaux

Nous sommes dans un magnifique Parc Zoologique peuplé d’animaux de toutes sortes. En liberté, les animaux se présentent, animés par la musique de Camille Saint Saëns. Ce n’est pas tous les jours qu’un Zoo se présente au public !
Commence le Lion, majestueux, la mine altière, vêtu de soieries aux tons chatoyants. Une marche décidée, accompagné par les cordes et le piano, sous la forme d’un ballet. Puis les poules et les coqs… Cocorico ! Ils se chamaillent pour prendre la première place, dans une musique que vous reconnaîtrez à coup sûr.

Puis les hémiones suivent, ces ânes sauvages d’Asie qui courent à toute vitesse … Attention de ne pas vous faire happer ! S’en suit l’éléphant, qui marche tellement fort qu’il fait trembler la terre.

Un instant de répit, puis arrivent les Kangourous. Baissez la tête, les voici qui passent ! Regardez comme ils sautent haut, avec leur aspect boxeur !
Puis un char, un gorille, des tortues – un thème évidemment lent – avant le chant du cygne. Superbe air de violoncelle, sans doute le plus connu du répertoire, pour accompagner cet animal tout en beauté.

Et le défilé continue, pour le plus grand plaisir du spectateur. Ce défilé n’est rien d’autre qu’un carnaval. Mais un carnaval particulier, le carnaval des animaux, où tous, petits comme grands, espiègles et fiers, aussi bizarre que rigolos, vous feront rire et pleurer !

Camille Saint-Saëns

Né à Paris le 09 octobre 1835, Camille Saint-Saëns ne connut pas son père, mort quelques temps après sa naissance. Il a été principalement élevé par sa mère, artiste, et sa grand-tante qui l’initie au piano dès son plus jeune âge. Dès 3 ans, il montre des talents extraordinaires, compose de petites pièces musicales et joue avec facilité quelques œuvres de Mozart et Haydn.

À 10 ans, il donne un premier concert triomphal Salle Pleyel à Paris comprenant des œuvres de Mozart, Haydn, Beethoven et Hummel. Les critiques et la presse s’enflamment et le considèrent comme l’ « émule de Mozart ». Un an plus tard, il se produit aux Tuileries devant la Duchesse d’Orléans ; commence alors une véritable carrière de soliste internationale. Il n’en oublie pas moins ses études et entre au Conservatoire de Paris à 13 ans afin de suivre les cours d’orgue, théorie et composition. Peu à peu, sa personnalité musicale se développe et s’affirme, il devient rapidement un artiste complet : virtuose du piano et de l’orgue mais également compositeur.

Il est nommé, à 18 ans, organiste de l’église Saint-Merry puis de La Madeleine à Paris, poste très convoité.
Franz Liszt, considéré à l’époque comme l’un des plus grands pianistes à l’international, vient l’écouter jouer de l’orgue et dit de lui qu’il est le « meilleur organiste du monde ». Pianiste et organiste hors pair, réputé et sollicité dans toute l’Europe, compositeur d’œuvres musicales pour ses instruments mais aussi pour l’orchestre, l’opéra, l’église ou encore en musique de chambre pour petites formations instrumentales : Camille Saint-Saëns est un artiste complet et reconnu.

Camille Saint-Saëns a également enseigné. Il a formé une belle génération d’artistes français qui ont également marqué l’Histoire de la musique : Gabriel Fauré, Henri Duparc ou encore Emmanuel Chabrier. La musique européenne de l’époque est dominée par l’art de Richard Wagner, compositeur allemand d’opéra au style très novateur. À ce titre, Camille Saint-Saëns défend une musique et un style français. Pour promouvoir et aider ce patrimoine, il participe à la création de la Société Nationale Musique qui deviendra quelques temps plus tard la SACEM actuelle.

Bien qu’ayant échoué au précieux Prix de Rome qui permet à tout jeune artiste une reconnaissance rapide, Camille Saint-Saëns connût de son vivant une gloire internationale que ce soit comme soliste ou comme compositeur. Ses œuvres traversent les océans et sont jouées dans le monde entier : Symphonie n°3 pour orchestre et orgue, concertos pour piano, l’opéra « Samson et Dalila ».

De nos jours, le Carnaval des animaux est l’une des œuvres les plus populaires, alors qu’il n’en autorisa pas l’interprétation de son vivant. Marqué par le décès de ses deux jeunes fils, épuisé par les tournées de concerts, il met un terme à sa carrière d’interprète. Néanmoins, il publie plusieurs ouvrages. Il part régulièrement en Algérie qu’il affectionne particulièrement et meurt le 24 décembre 1935.

La musique

Réadapté dernièrement par plusieurs narrateurs, dont Smaïn, Eric Emmanuel Schmidt et François Rollin, la diffusion de l’œuvre a d’abord été freinée… par le compositeur lui-même. Camille Saint-Saëns craignait que cette œuvre fasse de l’ombre à ses œuvres dites sérieuses. A part « le Cygne », aucune édition et représentation de son vivant ne fut autorisée.

Le Carnaval des animaux est une œuvre libre, où l’ordre d’apparition des personnages n’est pas défini. Ainsi, chaque ambiance musicale correspond à un animal ou groupe d’animal précis.

  • Le Lion : animé par les cordes et le piano
  • Les poules : avec la clarinette virtuose et les caquètements des vents
  • Les hémiones : au piano, des gammes très rapides pour symboliser leur course folle
  • Les tortues : altos et violoncelles en chœur pour un thème lent comme une tortue
  • L’éléphant : comique et lent, tenu par la contrebasse
  • Le Kangourou : redoutable boxeur, interprété joyeusement au piano, tantôt rapidement en l’air, tantôt lentement au sol
  • L’Aquarium : célèbre thème avec du célesta ou glockenspiel et piano, où tous les poissons du plus gros au plus petit se régalent du plus petit que soi…
  • Les personnages à longues oreilles : l’âne qui braie, joué au violon, alternant harmonique aiguës et tenues basses.
  • Le coucou : satirique, où la clarinette répète son motif sur deux notes encore et encore !
  • La volière : tenue par la flûte, mouvement gracieux et virtuose
  • Le pianiste : mais ce n’est pas un animal ! Mais si ! Mammifère concertivore ditigrade, comme dit Camille Saint Saëns, en caricature de lui-même
  • Les dinosaures et fossiles : un passage parodique interprétant les vieux airs d’époque… Vous y trouverez du Rossini, et même un peu de danse macabre (!)
  • Le cygne : est-il besoin de le présenter, un air de violoncelle que tout le monde a déjà entendu au moins une fois dans sa vie
  • Le final : le carnaval, la parade ! tous les instruments en cœur pour saluer le public.