8 Novembre 2024 – Salle O. Messiaen – Grenoble

Séance 1Séance 2
Séances Scolaires10h3014h30
Tous Publics19h30

Pierre et le Loup est sans nul doute l’œuvre symphonique la plus connue de tout le répertoire jeunesse. Ce conte musical accompagne les enfants du monde entier à la découverte des instruments de l’orchestre symphonique, identifiant chacun des personnages de l’histoire. Entrez dans le monde de Pierre, une jeune garçon vivant avec son grand père dans la campagne russe.

  • Pierre et le Loup, de Sergueï Prokofiev.
  • Effectif : 4 violons / 2 altos / 2 violoncelles / 1 contrebasse / 1 flûte traversière / 1 Hautbois / 1 clarinette / 1 basson / 3 cors / 1 trompette / 1 trombone / 3 percussions / 1 narrateur.

Pierre et le Loup

Pierre est un jeune soviétique qui vit à la campagne avec son grand-père. Un jour il laisse la porte du jardin ouverte et un canard en profite pour aller nager dans la mare et se quereller avec un oiseau. C’est alors qu’un chat s’approche, mais alerté par Pierre l’oiseau s’envole pour trouver refuge dans un arbre.

Le grand-père de Pierre ramène le garçon à la maison en bougonnant et referme la porte par peur que le loup puisse surgir. C’est ce qui arrive sitôt la porte fermée : l’oiseau et le chat s’échappent dans les arbres mais le canard, pataud et dandinant, est avalé par le loup. Pierre attend que son grand-père s’endorme pour aller chasser le loup. Il prend alors une corde, grimpe dans l’arbre en escaladant le mur du jardin, et demande à l’oiseau de voltiger autour de la tête du loup pour détourner son attention, et l’attirer vers lui. Pierre grâce à un nœud coulant parvient à capturer le loup par la queue. Plus le loup bondit, plus la corde se resserre autour de sa queue. Les chasseurs sortent de la forêt, ils suivent les traces du loup, pour aller aider Pierre. Mais Pierre a déjà capturé le loup.

L’histoire se finit sur une marche triomphale avec à sa tête Pierre, suivi des chasseurs qui trainent le loup, du grand-père et du chat.

Sergueï Prokofiev

Sergueï Prokofiev est un compositeur russe de la première moitié du XXème siècle. Il produit une œuvre libre et non soumise aux règles de l’écriture. Il privilégie le rythme et l’association d’un lyrisme moderne et d’une inspiration plus sobre : ses musiques sont particulièrement adaptées au cinéma, notamment plusieurs films d’Eisenstein.

Dès l’enfance, Prokofiev montre des facilités pour l’apprentissage de la musique et pour la composition. Il étudie l’orchestration avec Rimski-Korsakov et affirme très tôt son anticonformisme. Au moment de la Révolution russe en 1917, Prokofiev choisit l’exil, ce qui lui permet de trouver le temps de composer. Après avoir écrit sa première symphonie, il crée à Chicago une œuvre essentielle dans sa carrière, l’opéra L’Amour des trois oranges, qui connait tout de suite un grand succès. Il continue à composer des œuvres nombreuses et diverses en Europe (concertos, symphonies).

En 1933, il décide de rentrer en Russie, attiré par les promesses que lui fait le gouvernement. C’est une autre période fructueuse (Roméo et Juliette, Cendrillon, Ivan le Terrible) qui prend fin avec la guerre. Après de graves problèmes de santé, persécuté par l’URSS, Prokofiev s’éteint presque dans l’oubli, effacé par la mort de Staline le même jour.

Excepté la musique religieuse, Prokofiev a abordé tous les genres. Il a donné le meilleur de lui-même dans la musique pour piano et dans les œuvres chorégraphiques et cinématographiques. Et pourtant, réaliste, volontaire, tourné vers le concret et l’avenir, spirituel et provocateur, il n’en est pas moins un lyrique qui a toujours su adapter son invention mélodique aux divers styles qu’il a pratiqués.

La musique

L’œuvre est écrite pour un petit orchestre symphonique, presque un orchestre de chambre, tous les vents étant uniques sauf les trois cors. Prokofiev a su utiliser le caractère spécifique de chaque instrument pour décrire le tempérament et les particularités des personnages :

  • l’agilité — virtuosité de l’oiseau — flûte traversière et sa sonorité cristalline ;
  • le pataud — bucolique du canard — hautbois et son caractère pastoral ;
  • la félinité — légèreté du chat — clarinette et son espièglerie naturelle ;
  • le bougonnement — caustique du grand-père — basson et sa voix profonde ;
  • le lugubre — envoûtant du loup — trois cors et ses accords si sombres ;
  • le clinquant — réjouissance des chasseurs — cuivres / percussions et leur marche triomphale;
  • le spontané — simplicité de Pierre — orchestre à cordes et sa candeur naïve.